LE CONFLIT GLENOIDIEN POSTERO SUPERIEUR
DEFINITION :
Si il s’agit d’une cause relativement rare de douleurs de l’épaule, elle est favorisée par des sports d’armer ou de lancer comportant des gestes répétitifs.
il s’agit entre autres du Base Ball,Hand Ball, tennis, lanceurs de javelot, Volley Ball …
Elles sont provoquées par une augmentation de la rotation externe en position d’armer du bras.
Certaines douleurs de l’épaule à l’armer du bras sont dues à un conflit postéro supérieur.
Il a été décrit par Walch en 1991 comme un conflit mécanique (contacts répétés entrainant des lésions d’usure) entre la face profonde de l’insertion du supra épineux et le bord postéro supérieur de la glène (cavité articulaire de l’omoplate) lorsque le bras est en abduction et rotation externe.
Le contact entre les deux structures est à priori physiologique (normal) mais la répétition de milliers de gestes peut créer un véritable conflit.
Ce conflit provoque des lésions en miroir entre la face profonde de la coiffe postéro supérieure et le labrum (bourrelet ou ménisque de l’épaule) et parfois également le bord postérieur de la glène (cavité articulaire de l’omoplate).
Le labrum et la coiffe sont coincés entre la tête de l’humérus et la glène.
L’examen clinique est évocateur, lorsqu’une pression du doigt postéro supérieure de la glène en armer du bras, reproduit la douleur bien connue par le patient.
LES EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
Le bilan radiographique standard peut parfois montrer des signes évocateurs avec sur le versant huméral une encoche de la partie postéro supérieure du col anatomique (2/3 des cas), et sur le versant glénoïdien (omoplate) des remaniements du bord postérieur de la glène (Incidence de Bernageau), avec des géodes (cavités kystiques dans l’os), une abrasion un remodelé ou une ossification (2/3 des cas).
L’examen de choix reste l’arthro-scanner, ou l’arthro-IRM (scanner ou IRM précédé d’une injection de produit de contraste dans l’articulation).
Ces examens retrouvent des lésions dans 92 à 95% des cas.
Cependant certains conflits ne sont diagnostiqués qu’à l’arthroscopie (examen vidéo dynamique de l’épaule sous anesthésie) qui garde ici une de ses rares indications en tant que moyen diagnostique.
L’arthroscopie diagnostique est réalisée en cas d’échec du traitement médical, avec des symptômes typiques à l’examen, des sports favorisants, et ce même si les examens complémentaires restent négatifs.
LE TRAITEMENT:
Le traitement doit être avant tout médical, il comporte un arrêt temporaire des activités sportives pendant quelques mois, une modification de la gestuelle sportive (avec un coach), de la physiothérapie (kinésithérapie), une ou deux infiltrations intra articulaires de corticoïdes sous contrôle radiographique.
En cas d’échec du traitement médical, le traitement chirurgical trouve sa place.
Il est réalisé sous arthroscopie (sous caméra vidéo) par de minimes incisions (moins de 1 cm par incision).
Il peut consister en un débridement sous arthroscopie en régularisant les lésions tendineuses et du labrum.
Certaines équipes ont proposé d’associer une glénoplastie (en particulier pour régulariser les éventuelles excroissances osseuses de la glène).
LES SUITES OPERATOIRES HABITUELLES:
L’anesthésie est habituellement mixte (loco régionale et générale).
La durée d’hospitalisation est de 24 heures.
Le bras est gardé en écharpe deux à trois semaines.
La rééducation commence à la fin de la 6° semaine et la reprise du sport entre trois et six mois post opératoires.
La chirurgie à un bon résultat sur la douleur (environ 90% de bons résultats), mais la reprise du sport au même niveau qu’en pré opératoire n’est possible que dans75% des cas environ.
L’arrêt de travail est de 5 à 8 semaines en fonction en particulier du métier exercé par le patient.Les fils sont résorbables.
Les pansements sont fait pendant une quinzaine de jours environ.
Les cicatrices sont protégées de l’eau (pour la douche) pendant environ 8 jours.
EN CONCLUSION :
Le conflit postéro supérieur est une pathologie largement méconnue, il doit être recherché devant des douleurs de l’épaule mal systématisées, pour certaines activités sportives, par un spécialiste.
Le traitement sera toujours médical dans un premier temps, en cas d’échec les explorations complémentaires et ou une intervention chirurgicale sous arthroscopie seront décidées par un spécialiste de l’épaule.